Édition du vendredi 8 décembre 2017
Silver économie : Villes de France appelle à « fédérer les énergies »
Il est temps de « fédérer les énergies » dans les territoires pour faire décoller la « silver économie » - l’ensemble des marchés de l’adaptation de la société au vieillissement de sa population, afin « d’anticiper la transition démographique, et non la subir » a lancé hier Caroline Cayeux, maire de Beauvais et présidente de Villes de France, à l’issue d’un colloque sur le sujet.
L’association d’élus a fait une série de propositions pour se saisir plus rapidement de « ce formidable levier de développement de nos territoires », pour ne pas voir s’accentuer la fracture territoriale entre des métropoles dynamiques et jeunes, et des zones périphériques vieillissantes.
Pour Villes de France, il s’agit de « promouvoir efficacement la filière de la silver économie », grâce à des « baromètres régionaux » retraçant les données économiques et les innovations apportées par les entreprises, et à la promotion de ces innovations. « Je forme le souhait que nous puissions nouer avec l’Insee de nouveaux partenariats, afin de mieux localiser, mieux quantifier et mieux estimer l’ampleur des phénomènes de vieillissement, à une échelle départementale et intercommunale », a ajouté Caroline Cayeux.
L’une des préoccupations prioritaires des personnes vieillissantes - et donc l’un des marchés principaux de la silver économie - concerne le logement : elles veulent pouvoir rester le plus longtemps possible chez elles. D’ailleurs, elles n’ont pas besoin de déménager, en théorie : « Seule une personne âgée sur cinq mourra en ayant été dépendante », a rappelé Dominique Monneron, conseiller à la direction générale de la Caisse des dépôts. L’avenir n’est donc pas dans la multiplication des places en Ehpad mais dans l’adaptation efficace des logements privés au vieillissement (élargissement des accès, installation de rampes, d’ascenseur, de douches…) qui, a-t-il ajouté, coûte 15 000 euros en moyenne.
Or, selon lui, « cela reste un sujet de politique sociale, d’aides de l’Anah, mais dès que l’on sort du système car la personne âgée a suffisamment de ressources, les adaptations ne se font pas. Elle ne sait pas ce qu’il est possible d’aménager, où mobiliser des ressources, à quel professionnel s’adresser pour les faire. L’offre existe mais ne trouve pas la demande », a-t-il expliqué, illustrant l’un des défis principaux de la silver économie : le manque de structuration du marché. Il a proposé alors de créer des « agences locales d’adaptation du logement » pour y remédier.
C’est d’ailleurs ce que suggère de faire Villes de France dans son manifeste, en réclamant « un guichet unique de renseignements sur les adaptations des logements » pour seniors comme pour handicapés ; de créer un label pour certifier des artisans « ayant suivi une formation spécifique à l’adaptation des logements », et enfin de créer une banque de données des logements déjà adaptés, « de manière à les proposer prioritairement » aux personnes âgées.
Autre thème clé : le numérique. Dans son manifeste, Villes de France souhaite « développer la médiation numérique à destination des seniors » qui ont souvent des difficultés avec l’outil informatique, à l’heure de la dématérialisation et de la multiplication des démarches administratives en ligne. Mais aussi « soutenir la recherche et le développement » dans la domotique, les objets connectés, notamment dans le domaine de la santé. Il y a aussi la question de la formation des professionnels de santé, pas assez formés à « pluralité des besoins ».
Enfin, la mobilité, avec le développement d’offre adaptées, « par exemple, des solutions de transports à la demande entre les ‘’logements collectifs seniors’’ et les points de service et d’équipements dans les centres villes » ; et d’offres combinées entre les différents réseaux de transport, pour favoriser circuits déplacement.
Dernier élément, souvent sous-estimé, le changement nécessaire de mentalité - et parfois de vocabulaire ! Michèle Delaunay, qui avait lancé la filière de la silver économie en France quand elle était ministre déléguée aux Personnes âgées sous le gouvernement Ayrault, a ajouté que « le langage était important » et qu’il fallait tenir compte de la diversité des « seniors », catégorie d’âge très floue qui s’étend, selon les définitions, de 50 à 90 ans. « Le terme même est à remettre en question, c’est au moins deux, voire trois générations », a-t-elle déclaré, mettant en garde contre des rayons spécialisés dans les supermarchés ou des « conseils des seniors » dans les territoires, terme repoussoir selon elle. C’est l’une des conditions à respecter si le marché « silver » souhaite se pérenniser.
Télécharger le manifeste de Villes de France sur la silver économie.
L’association d’élus a fait une série de propositions pour se saisir plus rapidement de « ce formidable levier de développement de nos territoires », pour ne pas voir s’accentuer la fracture territoriale entre des métropoles dynamiques et jeunes, et des zones périphériques vieillissantes.
Pour Villes de France, il s’agit de « promouvoir efficacement la filière de la silver économie », grâce à des « baromètres régionaux » retraçant les données économiques et les innovations apportées par les entreprises, et à la promotion de ces innovations. « Je forme le souhait que nous puissions nouer avec l’Insee de nouveaux partenariats, afin de mieux localiser, mieux quantifier et mieux estimer l’ampleur des phénomènes de vieillissement, à une échelle départementale et intercommunale », a ajouté Caroline Cayeux.
L’une des préoccupations prioritaires des personnes vieillissantes - et donc l’un des marchés principaux de la silver économie - concerne le logement : elles veulent pouvoir rester le plus longtemps possible chez elles. D’ailleurs, elles n’ont pas besoin de déménager, en théorie : « Seule une personne âgée sur cinq mourra en ayant été dépendante », a rappelé Dominique Monneron, conseiller à la direction générale de la Caisse des dépôts. L’avenir n’est donc pas dans la multiplication des places en Ehpad mais dans l’adaptation efficace des logements privés au vieillissement (élargissement des accès, installation de rampes, d’ascenseur, de douches…) qui, a-t-il ajouté, coûte 15 000 euros en moyenne.
Or, selon lui, « cela reste un sujet de politique sociale, d’aides de l’Anah, mais dès que l’on sort du système car la personne âgée a suffisamment de ressources, les adaptations ne se font pas. Elle ne sait pas ce qu’il est possible d’aménager, où mobiliser des ressources, à quel professionnel s’adresser pour les faire. L’offre existe mais ne trouve pas la demande », a-t-il expliqué, illustrant l’un des défis principaux de la silver économie : le manque de structuration du marché. Il a proposé alors de créer des « agences locales d’adaptation du logement » pour y remédier.
C’est d’ailleurs ce que suggère de faire Villes de France dans son manifeste, en réclamant « un guichet unique de renseignements sur les adaptations des logements » pour seniors comme pour handicapés ; de créer un label pour certifier des artisans « ayant suivi une formation spécifique à l’adaptation des logements », et enfin de créer une banque de données des logements déjà adaptés, « de manière à les proposer prioritairement » aux personnes âgées.
Autre thème clé : le numérique. Dans son manifeste, Villes de France souhaite « développer la médiation numérique à destination des seniors » qui ont souvent des difficultés avec l’outil informatique, à l’heure de la dématérialisation et de la multiplication des démarches administratives en ligne. Mais aussi « soutenir la recherche et le développement » dans la domotique, les objets connectés, notamment dans le domaine de la santé. Il y a aussi la question de la formation des professionnels de santé, pas assez formés à « pluralité des besoins ».
Enfin, la mobilité, avec le développement d’offre adaptées, « par exemple, des solutions de transports à la demande entre les ‘’logements collectifs seniors’’ et les points de service et d’équipements dans les centres villes » ; et d’offres combinées entre les différents réseaux de transport, pour favoriser circuits déplacement.
Dernier élément, souvent sous-estimé, le changement nécessaire de mentalité - et parfois de vocabulaire ! Michèle Delaunay, qui avait lancé la filière de la silver économie en France quand elle était ministre déléguée aux Personnes âgées sous le gouvernement Ayrault, a ajouté que « le langage était important » et qu’il fallait tenir compte de la diversité des « seniors », catégorie d’âge très floue qui s’étend, selon les définitions, de 50 à 90 ans. « Le terme même est à remettre en question, c’est au moins deux, voire trois générations », a-t-elle déclaré, mettant en garde contre des rayons spécialisés dans les supermarchés ou des « conseils des seniors » dans les territoires, terme repoussoir selon elle. C’est l’une des conditions à respecter si le marché « silver » souhaite se pérenniser.
E.G.E.
Télécharger le manifeste de Villes de France sur la silver économie.
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